Voyager à l’intérieur de la poèsie et de la musique

La musique est extrêmement importante pour moi dans la création. Elle est essentielle. Sans le son, le rythme, la nuance, la mélodie, je ne pourrai pas jouer, composer, danser, écouter, vibrer, respirer … Dans le cheminement de mes recherches sur l’étude du jeu de la lumière, il y a l’artiste Arthur H qui a écrit des poésies et de la musique. Son œuvre, sa sensibilité, la délicatesse et la force de ses mots, sa voix, le son des instruments, tout cela m’inspire énormément dans mes projets artistiques :

LE DANSEUR

 

Le danseur

Dans son implacable élégance

 

Absorbé

Dans son ivresse,

Il danse,

L’inspire et l’expire,

D’une étoile naissante.

Il danse

Sur le battement

D’un cœur secret,

Qui rêve

L’univers.

 

Le danseur

Danse

Au plus obscure

De tes os,

Il danse ta chute

Ou ton envole.

Puis,

Il cueille,

Sur ta chair offerte,

Une fleur de soleil.

 

Sa vitesse

Est si prodigieuse,

Qu’il semble presque

Immobile.

Au-delà du temps,

il veille.

Et si le monde vacille,

Son rythme

Rétablit l’équilibre.

 

Dans son implacable élégance,

Le danseur

Danse…Danse… Danse.

 

Arthur H

L’AUTRE COTE DE LA LUNE

 

Juste devant moi

Pas à côté

Au sud du nord

Au nord du sud

Je la poursuivais

Sans me douter

Qu’elle m’attendait

On the dark side of the moon

On the dark side of the moon

 

J’ai dû m’écarter

Du chemin tracé

Au sud du nord

Au nord du sud

J’avoue j’ai eu peur

Mais quand je suis passé

De l’autre côté

On the dark side of the moon

On the dark side of the moon

 

Ho comment aurais-je

Pu m’apercevoir

Qu’elle m’attendait

Sur la face cachées

Ho comment aurais-je

Pu deviner qu’elle m’attendait

On the dark side of the moon

On the dark side of the moon

On the dark side of the moon

On the dark side of the moon

On the dark side of the moon

On the dark side of the moon

On the dark side of the moon

 

Arthur H

L’IVRESSE DES HAUTEURS

 

Nous sommes partis dans la forêt

Là-haut, où ça grimpe

Guidés dans un sentier de lumière

Par les oiseaux et par le vent

On a découvert une clairière

A flanc de colline, face au soleil

On s’est allongés dans l’herbe

On a fermé les yeux

Mais juste avant de s’endormir

Elles sont apparues

Des femmes, dansantes, blanches

Des étincelles, vives, nombreuses

Une espèce d’enchantement

Un délire sans aucun doute !

Je respirais l’ombre de leur parfum

Je ne pouvais pas les toucher

On ne pouvait pas non plus leur faire l’amour

Même si on en avait très envie

On les regardait tournoyer autour de nous

On avait comme perdu la raison

Pourtant, on n’avait rien bu

Peut-être l’ivresse des hauteurs

Le vertige du printemps

 

Tu savais que beaucoup de femmes

Ont une âme de guérisseuse

Agissait à l’intérieur

Ce qui était tordu se redressait

Ce qui était obscurci s’éclaircissait

Ce qui était cadenassé se déverrouillait

Après tout a changé, on était

Vif, léger, ouvert, lumineux

Alors elles ont commencé à nous parler

C’était en quelque sorte

Toutes les femmes qu’on avait aimées

 

Mère, filles, amantes, légitimes, illégitimes

Sœurs, amies, grand-mères, arrière grand-mères

C’était l’heure des secrets

Des solitudes, des abandons

Regrets, absences, trahisons

Mais aussi des joies, des fous rires

Des extases et de l’amour absolu

 

Après cette confession étrange

Le silence nous a pris

On était abasourdis, détruits

Mais aussi soulagés, neufs, vivants, solides, transparents

C’était l’heure de partir

La nuit tombe vite

Et on avait un peu de marche

On a embrassé virtuellement

Toutes nos femmes merveilleuses

 

 

L’atmosphère était saturée de plaisir 

Elles ont virevolté une dernière fois

Autour de nous et ont disparu

On est rentrés d’un bon pas

Avec cette joie féroce dans le ventre

Une envie de tout dévorer

Fallait pas nous chercher

Arrivés au village, les gens nous ont souri

Ça leur faisait du bien

De voir deux gars redescendre de la montagne

Complètement illuminés

On s’est regardés, on a rigolé doucement

Et sans dire un mot

On est partis chacun de notre côté

Il y avait tout à faire

A rêver, à construire

Mais maintenant c’était plus facile

Elles étaient là, avec nous.

Elias Basquiat

NANCY

Nancy si tu savais comme la mer est belle ce soir

Quand la lune s’est levée j’ai cru t’apercevoir

Sur le sentier

L’étoile filante s’est sauvée hors de tout regards

Les yeux fermés j’ai brodé

Les fils d’or de ton corps

La nuit a divulgué tes audaces dissimulées

La nuit a désarmé mes rêves les mieux gardés

Nancy si tu savais comme la mer est belle ce soir

Quand la lune s’est levée j’ai cru t’apercevoir

Au loin danser

Nancy c’est lent

C’est lancinant Nancy

Nancy seul c’est lent

Si lancinant Nancy

 

Tu as déjà mis ta robe blanche

Et ton visage resplendit

Allongée comme évanouie

J’imagine que tu souris

 

Comme dit Rimbaud un peu poète

L’éternité quoi est retrouvée

Ho bel Arthur Le supplice est sur

Nancy s’en est allée

Au loin danser

 

Nancy c’est lent

C’est lancinant Nancy

Nancy seul c’est lent

Si lancinant….Nancy

 

Arthur H

© Estelle Bellin 2023

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